Impressions de Rémy.
Durant mon stage à Madagascar du 01/02/2015 AU 06/03/2015, de nombreuses choses ont attiré mon attention. Certes, j’étais prévenu et j’avais déjà imaginé l’état sanitaire des villages et villes de Madagascar. Je connaissais les difficultés économiques du pays. Cela m’a permis de me préparer au mieux avant d’arriver.
Constater ces manques et ces difficultés ne m’a pas pris longtemps une fois sur place. Je n’étais donc qu’à moitié surpris et mon adaptation n’en fût que plus rapide ; ce qui est important afin de profiter de l’expérience au maximum.
La préparation permet d’avoir un comportement adapté et pas trop en décalage avec les standards malgaches, car il ne faut pas regarder les situations vécues ici avec notre vision d’occidentaux mais plutôt avec des yeux de « néo-malgaches » humbles et respectueux.
Cependant, il existe encore un décalage entre l’imaginaire et la réalité. De plus, je ne peux pas me restreindre complétement de comparer avec les acquis occidentaux. Que ce soit culturel, sanitaire ou social, j’ai pu noter des variantes qui parfois ont pu me mettre en difficulté ou m’étonner.
Ainsi je me suis questionné sur ces règles d’hygiène non respectées, à la fois par un manque de connaissance et parfois pour des questions économiques. Pour faire exemple, le lavage de mains : la vision des autochtones est que les mains sont sales seulement si la saleté est visible, additionné au fait que certains centres de soins n’ont pas d’eau courante, on comprend rapidement que le lavage de mains ne constituera pas une priorité.
Egalement, la très forte utilisation d’intramusculaires ou d’injections veineuses directes d’anti-inflammatoires, antibiotiques, calcium, etc…, de manière, il me semble, un peu approximative. Finalement, les soins étant onéreux, les insulaires ne se font soigner que lorsque la pathologie est avancée, ne facilitant donc pas le traitement.
Le manque d’entrain pour la promotion de la santé de la part des responsables ne fait que renforcer cela. On constate d’ailleurs une inégalité entre la ville et la brousse concernant la prise en compte de la santé.
J’ai été surpris par les relations familiales, les garde-malades et la présence de la famille à tous les soins. Elle est nécessaire car ils sont garants de la présence de tout le matériel à utiliser (au CSBII). Ils habillent, lavent les malades, préparent à manger, etc… L’accompagnement est essentiellement fait par la famille, le personnel médical se concentrant plus sur l’acte à réaliser.
Pour conclure, je peux dire que le fait de m’être documenter m’a permis de m’adapter plus vite aux situations rencontrées, mais cela ne suffit pas à combler toutes les différences avec nos standards.
Durant mon séjour, j’ai pu observer et apprendre un minimum sur le fonctionnement de plusieurs centres de soins, en ville et en brousse.
La diversité des lieux de stage, la possibilité de voir une prise en charge hospitalière, de participer aux soins coutumiers ou non, expérimenter une nouvelle langue, participer à la promotion de la santé dans les écoles (avec des dons et des activités ludiques), partager le vie des sœurs et des habitants a été appréciable.
J’ai la sensation d’avoir accompli des choses et de ne pas avoir été simple spectateur.
Cette expérience me permet d’avoir une ouverture d’esprit et d’avoir en tête d’autres pratiques. Grâce aux moments passés, je peux dire que mes envies de découvertes ont été confortées et j’espère avoir l’occasion de les satisfaire.