Je suis arrivé le 30 septembre à l'aéroport d'Ivato à 5h, où j'ai été accueilli par Joëlle Huguin, présidente de l'association Mamonjy Madagascar et infirmière référente de mon stage. Nous avons été rejoints un peu plus tard dans la journée par Nadine Clesse, bénévole de l'association.
Nous sommes restés 24h sur la capitale, Tananarive, avant de rejoindre Ankazomiriotra, village de brousse, où se trouve le dispensaire.
Les habitants d'Ankazomiriotra m'ont très bien accueilli. Leurs sourires ne me laissaient pas imaginer une telle précarité et une telle pauvreté pour eux au quotidien.
Je suis hébergé chez un malgache, Wilfrid, où vivent également sa femme, son bébé de quatre mois, ainsi que ses frères et soeurs, eux mêmes mariés et parents.
Il n'y a pas d'électricité, d'eau ni de wc. L'absence d'eau est d'ailleurs la principale difficulté pour les habitants du village. Celà fait d'ailleurs dix jours qu'il n'y a plus une goutte d'eau aux bornes fontaines publiques.
L'association se mobilise activement pour trouver une solution à ce problème majeur, pour permettre à la population d'accéder à l'eau, en quantité suffisante.
J'ai été frappé également par l'absence d'élimination des déchets, pas seulement à Ankazomiriotra mais également à Antsirabe, qui est pourtant la deuxième ville du pays.
Nous nous y sommes rendu pour accompagner à l'hôpital deux jeunes mères ayant d'importants problèmes de santé. Devant l'hôpital, de l'autre côté de la route, se trouve une décharge à ciel ouvert où l'on y trouve tubulures, aiguilles, poches de perfusions etc.... Au dispensaire, les DASRI (Déchets d'Activités de Soins à Risques Infectieux), sont enterrés tout autour du batiment, où passent malheureusement de nombreux enfants.
Au dispensaire, ou plus précisément au "centre de santé de base 2" (CSB2) d'Ankazomiriotra se trouvent deux médecins et une sage femme. De plus, j'ai la chance d'être en présence de trois étudiants malgaches : deux étudiantes sages femmes et un étudiant infirmier en deuxième année. Nous avons donc l'opportunité d'échanger sur notre vécu, de partager nos expériences respectives.
Mes journées sont bien remplies au CSB2. Je participe notamment : - aux consultations pré-natales, - à la planification familiale (qui correspond aux moyens de contraception mis en place), - aux vaccinations des enfants, - à la réalisation de pansements, - à l'IEC (Information Education Communication) pour les mères de familles afin de transmettre des conseils servant à prévenir diverses maladies, comme la peste par exemple sachant qu'il y a eu plusieurs cas avérés depuis le début de l'année.
Depuis une semaine, j'effectue également des gardes de nuit au csb2. J'ai eu notamment l'occasion de participer à un accouchement. Celà a été un moment très fort qui restera gravé dans ma mémoire. De plus, le père du petit garçon m'a demandé mon prénom, afin de pouvoir le donner à son fils... Celà m'a vraiment touché !
Ce stage correspond vraiment à mes attentes. Je suis au quotidien avec des personnes d'une culture différente, avec de grandes difficultés pour accéder aux soins, pour se nourrir, se laver, s'habiller, se loger..
Ce stage sera assurément très positif et constructif pour mon avenir professionnel, mais également dans ma vie de tous les jours.
Avoir vécu ces conditions de vie en laissant tout ce confort occidental.. J'ai reçu une réelle leçon d'humanité. Il sera également bénéfique dans la réalisation de mon mémoire, portant sur le problème de la différence culturelle dans la réalisation des soins.
Je vis actuellement une expérience unique. Difficile certes, mais tellement belle...