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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 17:36

photo-Mada-pangalanes-comp.jpg

Transport de marchandises sur le canal des Pangalanes.

 

photo-Mada-Tana-comp.jpg

Tana, ville basse, quartier des ministères

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 11:12

Voici le petit journal de l'association que nous éditons chaque fin d'année pour vous relater les événements principaux de ces 12 mois passés.

 

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 20:43

Voici le nouveau projet pour lequel l'association travaillera ces 2 prochaines annnées. Merci à vous tous qui nous avez fait confiance depuis 10 ans, hélas nous comptons encore sur vous pour ce coup là!!! pas question de se reposer ! une bonne partie de la population mondiale a encore besoin de nous!  et si de nouvelles personnes désirent nous rejoindre, pas de problème, nous avons fait nos preuves, tout ce que nous avons fait profite à la population de la base (Madagascar d'en bas!!) et a été demandé à l'association par les premiers concernés.

 

Merci de l'intérêt que vous porterez à ce projet, vous pouvez le lire en plusieurs fois!!!!

 

Voir le Fichier : dossier_eau_ankazo_definitif.pdf

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 21:26

RANORO

Il y a des siècles, au temps du peuple légendaire, les Vazimba, qui furent les ancêtres des malgaches, il existait, dit-on, des ZAZAVAVINDRANO ou des Filles de l'Eau.

Or un jour, Andriambodilova, tandis qu'il se reposait au bord de la Mamba, aperçut au milieu de la rivière une merveilleuse jeune fille assise sur un rocher.
Il resta muet d'admiration devant tant de beauté. Ses cheveux étaient si longs qu'ils trempaient dans l'eau et ses yeux si grands, qu'ils semblaient refléter tout le paysage.
Elle rêvait, le regard perdu vers Analamanga, "la forêt Bleue", où est bâtie, à présent, Tananarive.
Andriambodilova contemplait la ravissante créature sans oser bouger ni parler.
Mais voulant tout de même lui exprimer son admiration, il se mit à chanter. Il avait une jolie voix très douce et le chant monta vers le ciel bleu où passait, lentement, un vol de Vorompotsy (héron blanc).
La belle aux longs cheveux, après avoir écouté pendant quelques instants, plongea et le jeune homme, déçu, resta longtemps les yeux fixés sur le rocher, en l'appelant en vain.
Pendant plusieurs jours, Andriambodilova revint à la même place et à la même heure. L'Ondine était là, comme fidèle au rendez-vous, mais dès qu'il l'appelait, elle disparaissait.

Il décida alors d'user d'un stratagème et un matin, nageant sans bruit entre deux eaux, il s'approcha de la roche où semblait dormir l'Ondine et saisit une de ses longues mèches qui flottaient sur l'eau comme de souples algues. Elle ouvrit de grands yeux étonnés et voulut plonger, mais le jeune Vazimba n'avait pas lâché prise et elle ne put bouger. Il monta alors sur la roche, àcôté d'elle.
- Je ne m'enfuierai pas, dit-elle et sa voix était aussi douce que son regard. Ne tire plus sur mes cheveux, tu me fais mal. Que me veux-tu?
-Dis-moi quel est ton nom? Je ne peux plus vivre sans toi. Veux-tu être ma femme?
- je m'appelle Ranoro, fille d'Andriantsira (le seigneur -du-sel); j'habite le fond de la rivière avec le peuple des Ondes, dans les Grandes Cavernes où l'eau ne pénètre pas. C'est le plus beau pays du monde, mais moi aussi je t'aime et je veux bien rester sur la terre. Si j'ai plongé plusieurs fois, ce n'était que pour t'éprouver, car lorsque l'amour n'est pas partagé, il est comme un fleuve tari. Emmène-moi dans ta case, je serai ta femme, mais à une condition, c'est que tu ne prononces jamais devant moi le mot "sel".
Andriambodilova promit et, tout à son bonheur, il emmena sa fiancée dans la belle case qu'il possédait, un peu à l'écart du village. Et tandis qu'elle marchait, Ranoro releva ses cheveux pour qu'ils ne traînent pas dans la poussière.

Les années passèrent et ils étaient heureux, ils eurent beaucoup d'enfants.

  illustration Ranoro

la suite de la légende Vazimba :

Un matin, Andriambodilova décida de s'absenter toute la matinée pour retourner son champ. Avant de partir, il recommanda à Ranoro d'attacher le veau car il désirait le sevrer et traire la vache à son retour.
Mais Ranoro, qui était très étourdie, se trompa et attacha le veau par la queue, puis rentra dans la maison. Cela n'était pas du goût du jeune animal et il se débattit si bien qu'il se détacha. Après quoi, il n'eut rien de plus pressé que d'aller rejoindre sa mère et de boire tout le lait.
Lorsque Andriambodilova revint des champs, il aperçut de loin le veau qui gambadait autour de la vache. Il se mit dans une grande colère et la colère, chacun le sait, est une bien mauvaise conseillère.
-Tu n'es bonne à rien ! cria-t-il. Tu ne seras toujours qu'une Fille-du-Sel.
A peine eut-elle entendu le mot fatal que, même sans prendre le temps d'embrasser ses enfants, Ranoro courut vers la rivière et plongea.
Andriambodilova cria :
-Mais taisez-vous donc, Enfants-du-Sel.
Ce n'est certes pas cela qui arrangea la situation car Ranoro ne revint plus jamais sur la terre.
On raconte cependant qu'elle se montrait en songe à son mari et à ses enfants pour les conseiller.
Elle se montrait aussi aux gens du pays et leur aurait dit :
-Si vous vous souvenez de mes bien faits, je continuerai à vous protéger et si vous venez à la Maison de pierre où je me suis réfugiée, je vous aiderai.
L'endroit où, d'après la tradition, Ranoro se serait jetée dans la rivière est devenu sacré. C'est au village d'Andranoro près de Tananarive que se trouve "la Maison de pierre", lieu du pèlerinage.
Cette Maison de pierre est une grotte pleine d'eau, près d'un grand rocher où elle aurait déposé som lamba avant de disparaître.
Tous ceux qui passe invoquent Dame-Ranoro-la-Sainte. Son intervention est, dit-on, très efficace en toutes circonstances.
Mais ce n'est pas moi qui suit le Menteur...

 

ondine1.jpg

 

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 21:36

Extrait du blog.lemonde.

Le ventre de Tana 

Anosibe, sud-ouest d’Antananarivo, capitale de Madagascar. Deux agents, matraque en main, escortent Faly jusqu’au poste de sécurité du marché. Ils zigzaguent entre les marchandises qui s’empilent devant les stands. Des produits de premières nécessité (PPN) : maïs, riz, haricots, bidons d’huile, manioc… Devant une boucherie, à même le sol, des cornes de zébus traînent des guirlandes de chairs par la racine. Trois adolescents, torse nu, improvisent une partie de football. Le ballon : un amas de sacs plastiques ficelé par une corde.

Les agents poussent Faly dans le poste de sécurité. « Agenouille-toi au pied du bureau. » Début de l’interrogatoire.

Nom. Date et lieu de naissance.

Faly. Né en 1995 à Tana.

Délit.

Vol d’un sac d’oignons.

« Des petits voyous comme ça, on en attrape tous les jours, explique Elysée, le chef du poste de sécurité du marché. Je peux vous dire qu’ils cavalent vite, même avec leur chargement… » Faly sera remis dans quelques heures aux policiers du ve arrondissement. A la fin de l’interrogatoire, je m’approche pour demander :     

- Pourquoi un sac d’oignons ?

- Les oignons, dit Faly, c’est ce qui se conserve le mieux. Je voulais emmener le sac chez moi. Maintenant, prison…

Nous gagnons l’aile nord du marché, où s’étendent les habitations d’Anosibe. Bicoques chancelantes sur une plaine marécageuse. Portes rapiécées. Parterre de boue. Tôles couturées. Dans les allées sinueuses, où s’écoulent les eaux usées, les habitants marchent les bras à l’horizontale, comme des funambules, sautant d’une pierre à l’autre. Une vieille femme trempe ses vêtements dans une bassine pendant que sa fille l’épouille. « Ici, on est tous des sinistrés, dit-elle. Mais tant que le tombeau des ancêtres est bien entretenu… C’est le plus important : d’abord des draps pour les morts, ensuite de la nourriture pour les vivants. » Elle repousse un chien errant qui fouille les vases de sa cour.    

 Anosibe, cent vingt mille habitants. Ville basse. Secteur le plus démuni de la capitale, précédé par sa réputation. La simple évocation d’Anosibe arrache une grimace aux Tananariviens. Peur et dégoût. Bidon ville puant. Nid de voyous. Coupe-gorge. Ramassis de mamolava (alcooliques). « C’est ici que les difficultés du pays frappent en premier, précise le père Sylvain Urfer, qui oeuvre depuis trente ans aux côtés des Malgaches pour assainir Anosibe. La plupart des femmes travaillent dans les zones franches. Les hommes sont porteurs (dockers) au marché. D’autres sont gardiens dans la ville haute. Tous ces gens sont pris à la gorge par la crise. »    

 Le renversement du régime de Marc Ravalomanana, en mars 2009, a envoyé deux coups de butoir dans le ventre d’Anosibe. D’abord la hausse du prix des produits de première nécessité. Ensuite et surtout, la fermeture de nombreuses entreprises dans les zones franches. Trente mille emplois détruits. Aboutissement d’un déclin en plusieurs actes. Lors de son arrivée au pouvoir, en 2002, Marc Ravalomanana favorise le développement des « zones duty free ». Les Etats-Unis font alors bénéficier Madagascar d’accords commerciaux facilitant l’accès des pays africains à l’économie libérale*. Les produits confectionnés sur l’île – principalement des textiles – sont exportés sans taxes.

Au début de l’année 2009, les entreprises en duty free, déjà fragilisées par la concurrence des textiles chinois, essuient les premiers revers de la crise mondiale. Les troubles politiques font le reste : des pillages massifs annoncent la chute du président Ravalomanana, touchant plusieurs sociétés des zones franches**. Le coup de grâce survient deux mois plus tard : l’arrivée au pouvoir d’Andry Rajoelina, portée par la rue, expose Madagascar à des sanctions internationales. Les Etats-Unis suspendent leurs accords commerciaux fin 2009. Des dizaines de milliers de femmes perdent leur emploi. Anosibe est en première ligne. Les travailleuses débauchées tentent de se reconvertir comme vendeuses à la sauvette. La police municipale d’Antananarivo lance des coups de filet. Confiscation des marchandises.     

 « C’est vrai, une foule de gens se retrouvent sans emploi à Anosibe, reconnaît le président de la transition, Andry Rajoelina. Mais il faut savoir que la plupart des zones franches ne respectent pas le droit des salariés. Ça relève de l’esclavage moderne. » Il est exact que certaines sociétés, en particulier chinoises et mauriciennes, exploitent allégrement la main d’œuvre d’Anosibe : non respect du salaire minimum (80 000 ariary mensuels, 28 €) ; travail sept jour sur sept ; heures supplémentaires oubliées sur la fiche de paie.

Mais d’autres entreprises en zones franches sont perçues comme socialement « avantageuses » par la population. Tinah, trente deux ans, habitante d’Anosibe, travaille depuis douze ans dans une société française « duty free », qui assure en sous-traitance la saisie informatique du journal officiel de l’Union européenne. Tinah gagne cent soixante mille ariary par mois (56 €). Heures supplémentaires inclues. Elle est couverte par une assurance maladie. « Je me considère comme chanceuse par rapport à mon mari, confie-t-elle. Il travaille en dehors des zones franches, dans une entreprise malgache qui fait de la mise en bouteille. Avec ses soixante-dix mille ariary mensuels (24 €), il est en dessous du salaire minimum. »  

 Madame Julienne, robe à fleurs et bob blanc sur la tête, connaît le marigot d’Anosibe comme sa poche. Elle enseigne depuis quarante ans à l’école paroissiale de Saint-Augustin : « Après toutes ces années, je ne gagne que cent mille ariary par mois (35 €). Regardez ces vieilles savates que je traîne… Tant pis, je suis une vieille veuve… Ce qui me révolte, c’est l’état de santé de mes élèves. Je leur ai demandé encore ce matin combien parmi eux avaient bu du lait. Sur soixante gamins, quatre ont levé la main. Bon, ils ont quand même de la chance que leurs parents les envoient à l’école. Saint-Augustin est l’une des institutions scolaires les moins chères de Madagascar, avec un droit de 4 000 ariary par mois (1,4 €). »

 Madame Julienne nous emmène dans les ruelles marécageuses d’Anosibe. D’anciens élèves viennent la saluer. L’un d’eux, Rodolphe, dix-neuf ans, étudiant en droit, explique : « J’ai une fidélité de cœur pour Anosibe. C’est mon quartier. J’y ai tous mes amis. Si je parviens à gagner correctement ma vie, je resterais vivre ici. Mais je m’arrangerais pour faire assainir ma maison. » L’institutrice l’observe avec admiration. « C’est incroyable, Rodolphe. Tu parles français mieux que moi maintenant ! » Nous poursuivons notre chemin dans les fondrières d’Anosibe. Halte dans une gargote pour acheter des cigarettes. Ambiance de pirates. Des hommes se gondolent autour d’une table, éclusant des bouteilles de rhum. Plusieurs d’entre eux pointent l’institutrice du doigt.      

- Qu’est-ce que tu fous là, grognasse ? C’est pour les mecs ici. On picole. Alors casse-toi avec tes vazaha (étrangers)…

Madame Julienne nous conseille de déguerpir au plus vite. « Ce sont des poivrots. J’en connais certains. Des dockers. Dès qu’ils gagnent un peu d’argent, ils se paient du rhum. Je récupère leurs enfants le ventre vide. Mieux vaut ne pas leur répondre. Chaque semaine, on retrouve des gens poignardés dans les marécages d’Anosibe. » Un peu plus loin, au détour d’une ruelle, un homme en haillons est couché par terre, les pieds blessés, couverts de suie. Poitrine immobile. Impossible de savoir s’il dort ou s’il est sans vie.

 Anosibe n’a rien d’un phénomène urbain récent. La zone entre dans l’histoire avec le grand souverain Andrianampoinimerina, qui entreprend d’unifier les royaumes de l’île à la fin du XVIIIe siècle. Il fait drainer la terre au pied des collines tananariviennes pour y cultiver du riz. Les esclaves (andevo), pour la plupart issus des territoires annexés, sont mis à contribution. On regroupe leurs habitations sur une langue de boue, au milieu des rizières. Les sujets aisés qui vivent sur les hauteurs de la capitale surnomment alors cette bourgade flottante « grande île » (Anosibe). La géographie féodale d’Antananarivo a traversé les siècles. Elle demeure presque inchangée jusqu’à nos jours : les nobles et les hova (roturiers) sur les hauteurs, les esclaves dans la plaine marécageuse. Aujourd’hui, la hiérarchie sociale se prolonge au pied des collines, dans les bas-fonds, divisant les habitants d’Anosibe. « Les gens sont très racistes entre eux, explique madame Julienne. Ceux qui ont les cheveux lisses et la peau claire se prétendent hova. Ils méprisent les noirs aux cheveux crépus (mainty). »      

Près de la route nationale, un jeune malgache – t-shirt sans manche, mine de freluquet – nous rattrape. Ismaël, vingt quatre ans. Encore un ancien élève de madame Julienne. « Que vous êtes belle ! », fayotte-t-il en la saluant. Puis il se tourne vers nous : « Les vazaha, je vais vous expliquer ce que dit madame Julienne. Moi, j’ai les cheveux crépus. Dans le quartier on se fout de ma gueule. Mais je gagne plus de pognon que ceux qui ont des cheveux lisses. Je fais fonctionner ma cervelle. Il n’y avait pas de boulot pour moi ici : j’en ai inventé un… » Il tire une machine artisanale de sa poche. « Avec ça, je fais des tatouages. Minimum deux mille ariary (0,7 €) pour un dessin original. J’en fais une dizaine par jour. » Il nous présente son avant-bras : « Regardez le genre. J’ai inscrit le prénom de ma copine : Lanto. Attention, c’est du caractère gothique… » De la chair nécrosée s’agglutine sur la barre du « t ». « Ecoutez bien ça, les vazaha : ici les gens se foutent du lendemain. Ils ne regardent pas plus loin que leur ventre vide. Ce n’est même plus la vie au jour le jour. C’est minute à minute. »

Ismaël se définit lui-même comme un petit malin (fetsy fetsy). Incarnation de la devise qui règne à Anosibe : « Samy mi-démerde (chacun se démerde) ». Il quitte l’institutrice sur un dernier coup de lèche : « Madame Julienne, une personne aussi digne que vous ne devrait pas traîner dans ces ruelles. Vous savez que c’est dangereux. » Nous rejoignons la route nationale, récemment rénovée, tout comme le marché. En dépit de ces améliorations, l’humeur d’Anosibe est toujours plus ténébreuse. Le quartier sature, incapable d’absorber les milliers d’hommes et de femmes venus de la brousse pour grossir ses marécages. Le peuple du ventre vit sur le fil du rasoir. Au bord de l’explosion sociale.

* African Growth and Opportunity Act (AGOA).

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 09:20

Ce témoignage est extrait de

Refllexions et analyse sur la vie politique, sociale et économique à Madagascar

http://reflexiums.wordpress.com/

juillet 15, 2010  par achille52

 

Il existe peu d’articles sur le coût de la vie à Madagascar, aussi j’essaye d’en parler avec ma réflexion personnelle. Le problème est qu’il existe des revenus très irréguliers dans toutes les couches de la population. Mais le point commun est le sous-emploi qui empêche la majorité d’accéder à une vie décente. Le sous-emploi se définit comme un travail dont le salaire ne suffit pas à vivre dans un minimum décent. C’est ahurissant de voir que 60 % de la population est en sous-emploi, et que dans la capitale, la moitié des habitants souffrent de ce problème. On ne peut pas obtenir un revenu mensuel décent puisque la paupérisation est extrême et que chacun possède un plafond minimum correspondant à ses besoins.

Ainsi, certains argueront qu’il faut au minimum 1 million d’ariary par mois (370€) tandis que d’autres se contenteront de 200 000 ariary (75 €). Cela dépend de leur exigence en terme de logement, du niveau de nourriture, de la scolarité de leurs enfants, ainsi que de la santé. On peut cependant faire une moyenne qu’un revenu décent de la classe moyenne est d’environ 600 000 ariary (225 €) par mois incluant uniquement les dépenses basiques. Ce chiffre peut sembler élevé pour certains, mais le fait est que la classe moyenne se démarque par le fait de son niveau d’instruction (minimum le BAC), et que plusieurs membres de la famille travaillent pour remplir la marmite. De ce fait, on atteint ce chiffre si on additionne tous ces revenus.

La situation de l’emploi

L’un des grands employeurs à Madagascar est le secteur public tel que l’administration, les agences gouvernementales, et les programmes de développement qui dépendent de l’État. On dénote également un degré élevé d’instruction dans ce secteur, car les jeunes diplômés recherchent un travail garanti plutôt qu’un revenu élevé. Contrairement à ce qu’on pense, le secteur public dans les provinces est en meilleur état, car les organismes locaux fournissent parfois la formation à leurs étudiants en contrepartie d’un certain nombre d’années de travail obligatoire. De ce fait, ces agents sont plus qualifiés et possèdent une meilleure connaissance du terrain. On peut critiquer l’indice salarial de la fonction publique puisque les mieux payés (études supérieures) ne touchent qu’environ 1 800 000 d’ariary (à peine 700 €)  par année pour un travail hebdomadaire allant de 40 à 48 heures. Mais l’État ne peut pas changer cet indice salarial, car l’inflation est galopante et qu’elle est extrêmement volatile. Ce serait de la folie d’aligner cet indice avec l’inflation, car cela exploserait la dette extérieure. De plus, 70 % des salaires de la fonction publique proviennent des aides étrangères qui exigent des conditions de plafonnement. C’est pourquoi une seule personne doit cumuler plusieurs emplois et se tourne généralement vers le secteur informel.

Le secteur informel

Depuis des décennies, le plus grand employeur de Madagascar a été toujours été le secteur informel. Ce dernier implique les petits boulots, les commerces ambulants, les prestataires de service, et certains secteurs de l’agriculture. Ce secteur connaît une explosion sans précédent à cause de la prédominance du sous-emploi dans les secteurs réguliers (public et privé formel). Il n’est pas étonnant que 30 % des fonctionnaires possèdent un autre emploi même si c’est illégal. Je connais une dentiste qui ne peut recevoir qu’à partir de 17 heures, et son cabinet est une modeste pièce de la maison. Son horaire de consultation est de 17 heures jusqu’à 20 heures, et cela s’explique par le fait qu’elle est également caissière de la Jirama (compagnies eaux –électricité) de 8 heures jusqu’à 16 heures… Elle possède un diplôme de dentiste parfaitement légal, mais le manque de débouché l’a forcé à se tourner vers la fonction publique. Nous reviendrons sur la difficulté de faire certains métiers dans le pays. Étant donné que le sous-emploi génère des revenus insuffisants, le secteur informel devient une alternative, mais c’est toujours insuffisant, car la particularité de l’informel est la précarité de l’emploi et du revenu.

En effet, on peut gagner de jolies sommes dans ce secteur, mais on ne sait jamais de quoi demain serait fait. De ce fait, c’est loin d’être une alternative viable pour faire vivre une famille. Le problème est que le secteur public et privé est verrouillé soit par le niveau d’instruction, soit par le fait que le recrutement se fait par la corruption et non le niveau de compétence. Cet état de fait est particulièrement visible dans le secteur privé, notamment les entreprises commerciales. On préférera embaucher une connaissance incompétence plutôt qu’un inconnu qui possède toutes les qualifications nécessaires. De même, il y a également la coutume du pourcentage de salaire, et le principe est qu’on doit verser un pourcentage de son salaire si quelqu’un vous aide à intégrer l’entreprise. Dans certains cas, ce pourcentage peut atteindre les 20 % ce qui en fait l’une des pires formes de corruption.
L’avantage du secteur informel est qu’on peut se lancer dans le commerce avec des fonds de départ modestes, mais ce type d’emploi obéi à la loi du marché qui est gangrené par la corruption et la concurrence déloyale ce qui fausse tous les efforts individuels. Je connais des entreprises qui vendent une marchandise au détail avec leur prix de gros. De ce fait, le petit commerçant qui se fournit chez cette entreprise n’a aucune chance puisqu’il sera obligé d’augmenter son prix pour dégager un bénéfice. Par exemple, un fournisseur vous vend le kilo de farine à 1500 Ar au prix de gros, et vous êtes un épicier qui l’achète à ce prix pour le vendre à 1600 ariary. Ensuite, vous vous apercevez que ce fournisseur vend cette farine au détail à 1500 ariary ce qui est complètement illégal, mais c’est une chose banale dans certains secteurs de l’économie. Les petits vendeurs n’ont aucune chance contre les mastodontes qui règnent sur le marché depuis des décennies.

Même si les cartes sont faussées, le secteur informel fournit un petit revenu, et dans les périodes de crise, personne ne va cracher dessus. Le problème est que la concurrence mentionnée ci-dessus fait que le petit vendeur ne pourra jamais devenir un indépendant, et qu’il va vendre selon le bon vouloir de ceux qui détiennent le monopole. C’est encore pire dans la classe pauvre de la population qui constitue 90 % de la population, dont la majorité habite dans le monde rural. Ces personnes n’auront jamais assez d’argent pour avoir une vie décente, leurs enfants ne seront jamais scolarisés, et ils seront obligés de suivre le même parcours que leurs parents, et cela dure comme ça depuis un demi-siècle.

L’illusion des nouvelles technologies

Tous les gouvernements nous ont fait miroiter les débouchés des nouvelles technologies, mais la réalité est très différente sur le terrain. Ceux qui ont besoin d’augmenter leur revenu se situent dans une classe où l’instruction est au minimum, et cela m’étonnerait que ça s’améliore. De ce fait, les métiers des technologies s’adressent surtout à la classe moyenne qui est une minorité. De même, les salaires dans ces métiers sont aussi variables que dans les autres secteurs. Les mieux payés sont dans le secteur privé tel que les grandes entreprises, les opérateurs mobiles et internet. La prestation de service est insignifiante pour un indépendant, et cela ne suffit tout simplement pas. Ainsi, il n’est pas rare qu’un informaticien gagne plus de 2 millions d’ariary par mois dans une grosse société alors qu’une personne équivalente en compétence ne dépasse pas les 200 000 ariary en gérant un cybercafé… Prétendre que tout le monde pourra accéder à ces technologies est pire que de la propagande puisque seulement 1 % de la population y a accès actuellement, et que 80 % de ce 1 % n’ont pas les compétences nécessaires. Le racisme du travail est également présent, et on préfère faire confiance à un incompétent qui sort d’une université étrangère plutôt qu’à quelqu’un qui possède une formation locale. Les personnes qui sont formées dans les universités malgaches possèdent un excellent niveau de compétence, mais on les dénigre systématiquement à cause du manque de pedigree.

C’est également l’une des raisons pour laquelle le secteur tarde à démarrer. Quelqu’un qui est formé ailleurs ne connaît pas les réalités du terrain, et de ce fait, il apportera de mauvaises solutions. Le leitmotiv des politiciens est que les NTIC peuvent contribuer au développement, mais je voudrais bien savoir de quelle manière ? Ce n’est pas en vantant les mérites du dernier Blackberry ou de la console de jeux dernier cri qu’ils vont faire quelque chose. Il est étonnant de constater que la moitié des fonctionnaires ignorent tout des nouvelles technologies. Ces dernières peuvent améliorer le traitement des dossiers pour être plus rapides et surtout plus transparentes. Moi je reconnais un bureau d’administration grâce au Tac Tac de la vieille machine à écrite qui met à une heure à sortir un certificat de résidence. Les gouvernements malgaches commettent l’erreur de vouloir ressembler aux pays développés en fournissant des bijoux derniers cris à leur population alors qu’ils oublient les fondamentaux de ces technologies.

Le système des salaires

La plupart pensent au salaire comme une somme fixe qu’on perçoit chaque mois selon le nombre d’heures de travail, mais il existe deux systèmes principaux. Le premier est basé sur la commission ou encore la prime de rendement. Le principe est d’offrir un salaire brut, et d’ajouter une prime selon le travail supplémentaire. C’est le principal système dans les zones franches, où chaque employé reçoit une somme minimale, et chaque kilogramme de vêtement cousu lui rapporte une somme forfaitaire. Pour les gros bosseurs (environ 16 heures par jour), cette prime de rendement peut dépasser le salaire de base. C’est pourquoi de nombreux employés frôlent l’épuisement dans la perspective de gagner davantage. Le deuxième système est similaire, mais il s’agit d’une prime d’efficacité, et elle est basée sur l’amélioration de l’entreprise. Généralement, cette commission s’adresse aux cadres qui augmentent l’efficacité ou la visibilité de l’entreprise. Ce système est souvent officieux dans la mesure où il n’est pas précisé dans la fiche de paie, mais cela peut être des avantages sociaux (maison, voiture de fonction, remboursement du loyer, etc.). L’inconvénient de ce système est qu’il se base sur la performance pure, et la moindre baisse de forme de l’employé signifie le licenciement ou une dégradation de ses privilèges.

Je pense que malgré les inconvénients de ces deux systèmes, ils sont mieux que le salaire fixe qui restera statique malgré tous les efforts de l’employé. En bref, l’employé peut bosser 20 heures, et il gagnera la même somme que son collègue qui lit Ngah tout la journée.

Les zones franches

Il faut préciser que les zones franches sont un secteur à part, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, elles ne se concentrent pas uniquement sur le textile. Certaines provinces possèdent des zones franches, notamment dans le secteur halieutique, mais le textile est prédominant dans la capitale. Entre 2000 et 2005, les zones franches totalisaient 90 % des personnes actives à Antananarivo, et quelques remaniements ici et là ont baissé ce taux à 75 % (estimation par extrapolation). De plus, d’autres secteurs ont connu une augmentation d’offres d’emplois avec les chantiers de Fort Dauphin (Rio Tinto), aussi on a assisté à une migration de la capitale vers les provinces.
La crise de 2009 et la fermeture de l’AGOA ont donc plongé la moitié de la population des jeunes au chômage technique. L’effet est d’autant plus grave, car ces personnes ont été formées uniquement pour le textile, il leur très difficile de trouver un autre emploi stable. Ils doivent vivre d’expédients comme marchand de rues ou travailleur au quotidien. De plus, l’importance des zones franches avait permis à de nombreuses personnes d’investir dans les écoles de formations, les cours particuliers, les professeurs spécialisés dans ces métiers, etc. Toutes ces personnes ont perdu de facto leur emploi sans oublier la baisse du chiffre d’affaires des restaurateurs proche des entreprises et des commerçants locaux.

Vous avez besoin de combien pour vivre ?

Grâce à Dieu, moi je peux dire que je vis dans la classe moyenne (je n’ai pas honte de le dire), sinon je n’aurais jamais les moyens de me payer une connexion, ni de tenir un blog… Toutefois, on assiste à une descente vers le bas de cette classe moyenne à cause de la crise, mais également du monopole économique qui s’intensifie. Pour une personne de niveau BAC, son salaire pourrait varier de 150000 à 300 000 ariary (de 60 à 120 euros) s’il est très chanceux. Mais l’inflation immobilière et des PPN (produits de premières nécessité) sont impossibles à contrôler, aussi ce revenu, même s’il paraît conséquent, fond comme neige au soleil. C’est pourquoi un jeune couple doit travailler de manière intensive pour acquérir ce minimum décent. Dans le cas de la classe pauvre, les plus bas loyers varient entre 20 000 et 50 000 ariary (de 8 à 20 euros) pour un logement d’une seule pièce sans sanitaire, ni eau et électricité et dans un milieu totalement insalubre. Et le revenu de cette classe dépasse difficilement les 100 000 ariary (à peine 40 euros) par mois quand toute la famille travaille ce qui vous donne une idée de la précarité qui les entoure. Antananarivo connaît une surévaluation immobilière qui dépasse l’imagination, et cela augmente chaque année, et aucun gouvernement n’a pu contrôler ce phénomène. L’indice global de l’inflation est le prix du carburant, et vous pouvez être certains que tous les prix vont augmenter s’il subit une petite variation.

Et certains en profitent évidemment comme l’en témoigne la dernière augmentation de l’essence. Quelques jours après, tous les prix ont augmenté de 50 % allant des légumes jusqu’aux frais des hôpitaux. Je voudrais bien qu’on m’explique comment une augmentation de 2 % de l’essence peut générer une inflation qui atteint les 50 %. Le pire est que même si le prix du carburant baisse comme cela a été le cas dernièrement, les autres prix restent inchangés, et tout le monde trouve cela normal ? Dans ces conditions, ce sont les associations de défense des consommateurs qui prennent le relais, mais il n’en existe pas à Madagascar… Et je pense également que ce type d’association n’aurait aucun impact puisque la plupart des opérateurs économiques sont intouchables dus à leur proximité douteuse avec le pouvoir. Il est intéressant de constater également la complicité des médias malgaches qui se précipitent chez le pauvre vendeur de tomate pour l’interroger à la Colombo pourquoi les prix augmentent, alors qu’ils devraient le demander aux transporteurs routiers et aux grossistes de ces denrées.

Les dépenses que nous avons évoquées ne couvrent que le minimum nécessaire, mais c’est autre chose pour les extra. Ces derniers peuvent être des fournitures scolaires, des soins tels qu’une opération chirurgicale grave, ou même des vacances et des projets de voyage. Ces extra sont à proscrire pour la majorité, et on dit souvent que les pauvres n’ont pas le droit de tomber malades ! Une vie décente est un minimum vital pour n’importe quelle personne, mais il semblerait que la valeur d’une personne varie énormément selon les pays…

On peut dire que pour la majorité de la population, il est très difficile de vivre décemment à Madagascar, aussi on ne fait que survivre, mais c’est très différent pour les expatriés. Ces derniers possèdent un revenu mensuel supérieur aux normes locales, et ils peuvent donc vivre très confortablement. Mais c’est une mauvaise chose de dépendre des revenus étrangers, notamment du tourisme, car la moindre instabilité dans le pays ruine les efforts de plusieurs années. On a également l’alternative de partir à l’étranger et d’envoyer de l’argent de là-bas, mais les aléas sont également nombreux, comme le montre la crise financière mondiale. De nombreux pays en Afrique utilisent ce type de revenu, mais cette crise a forcé de nombreuses personnes à revenir dans le pays avec les conséquences de pauvreté que cela implique.
Évidemment, on a la classe des super riches où se mélangent pêle-mêle les minorités, les grandes familles et les crocodiles économiques de certains secteurs. Ces gens n’ont aucun problème pour vivre à Madagascar ou ailleurs, même si la majorité de leur richesse vient de la corruption de ce pays. Je voudrais bien qu’on m’apprenne un jour, comme quelqu’un qui ne fout rien dans son bureau toute la journée peut s’acheter une voiture neuve tous les mois ? Mais cette classe de nantis n’est présente dans aucune étude, le service des impôts n’en a aucune trace, en fait, ce sont des fantômes qui nous pompent l’air et tout le reste !

Qu’est-ce que vous espérez de l’avenir ?

Dans une entreprise où j’ai travaillé, on avait embauché de nombreux jeunes diplômés. Un jour, j’ai demandé à une jeune femme (eh ! non ! je l’ai pas draguée ! bande de pervers !) quelles étaient ses perspectives, est-ce qu’elle allait travailler toute sa vie, etc. Elle m’a répondu que son objectif était de faire des économies pour s’acheter un terrain et pourquoi pas de construire une maison. « Cela me permettra d’avoir des revenus réguliers sans soucis » : m’a-t-elle dit. Malgré le fait qu’elle était diplômée et qu’elle pouvait faire carrière, elle ne considérait pas le travail comme assez rénumérateur pour vivre sur le long terme. La plupart pensent de cette manière et ils n’ont pas tort. Les objectifs d’autres personnes sont de partir à l’étranger pour avoir une vie meilleure, notamment s’ils possèdent une double nationalité. Cela nous permet de comprendre qu’aucun d’entre eux n’envisage un avenir sérieux indépendamment de son niveau d’instruction. Les causes sont nombreuses et nous en avons énuméré quelques-unes.
Si on n’effectue pas un assainissement complet de l’emploi, la situation restera identique dans encore 20 ans parce que les causes sont profondes, et cela ne dépend pas forcément des gouvernements qui passent et qui s’en vont. On ne peut pas tout imputer sur la crise actuelle, car cette situation perdure depuis des années, et les régimes précédents ont juste masqué ces problèmes avec un débordement de richesse qui n’était pas dans leurs moyens. De même, on ne peut pas dire qu’Antananarivo est une ville riche juste parce qu’il y a des Hummers à 250 millions d’ariary à chaque coin de rue. Dans le cas où l’emploi n’est pas suffisant, les aides sociales devraient prendre le relais, mais ce n’est qu’un mirage à Madagascar. La CNAPS qui est synonyme de la prévoyance sociale ne prévoit rien du tout alors qu’elle devrait permettre aux chômeurs inscrits de vivre au moins pendant 3 mois. L’OSTIE qui est l’équivalent d’une assurance maladie pour les employés déclarés n’arrive même pas à satisfaire des soins basiques. Je prends toujours l’exemple que cet organisme donne un paracétamol à quelqu’un qui est atteint de cancer…

Alors, tout est perdu ?

Le tableau est sombre, très sombre, mais alors comment on fait tous les jours ? Il y a  une chose que la corruption et toutes les magouilles n’ont pas détruit, c’est la solidarité à la malgache. Non ne riez pas, cela existe encore, mais faut savoir la détecter. L’épicier du coin ne vous fait-il pas crédit pour votre nourriture, car il sait que vous n’avez plus un rond dès le 15 du mois ? La Jirama ne vous écoute-t-elle pas et ne vous propose-t-elle pas de payer cette faramineuse facture en petites tranches ? Ce sont des petites choses, mais on doit se contenter de peu. Je n’ai pas dit que c’était la solution, mais je crois que la plupart ont compris qu’il est impossible de changer ce pays, et qu’ils doivent s’adapter en conséquence.
Nous sommes dans un pays pauvre, alors personne ne vous reprochera de l’être ! Alors, soyez cool et pensez qu’il y a toujours plus mal loti que vous !


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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 19:18

 

J'enseigne dans une école primaire publique à Madagascar.
J'ai 65 élèves dans ma classe de CP. Mais à la rentrée j'ai plus d'élèves (autour de 80 élèves), il y a une déperdition au cours de l'année avec les récoltes et les travaux agricoles, et en dehors des récoltes, le problème de l'insuffisance alimentaire entraîne de la fatigue scolaire et des abandons.

Souvent aussi, les parents n'ont pas les moyens de payer les fournitures scolaires alors ils n'envoient pas leurs enfants à l'école.

Je travaille 5 heures par jour (car tous les fonctionnaires de l'Etat travaillent 5h/jour).
Mon salaire est équivalent à 15 euros par mois.

Mais ça ne me suffit pas pour vivre, je dois mener une activité complémentaire. Car sur les 7 enseignants de l'école, on est 2 à ne pas être payés par l'état, c'est le FRAM, l'association des parents d'élèves qui nous rémunère, on est payés moins que nos collègues.

A Madagascar, les salaires des enseignants sont bas : en moyenne, en primaire/collège, le salaire est de 30 à 50 euros par mois. C'est un salaire très modeste par rapport au niveau de vie, et d'autant plus dur pour les enseignants avec des enfants. Le métier est donc difficile à valoriser auprès des jeunes.

Pour comparaison :
Le SMIG à Madagascar est de 50 000 ariary soit  moins  de 20 euros par mois.
Une consultation chez un médecin généraliste coûte 2000 ariary, soit environ 0,80 euros (la santé est un des postes budgétaires les plus lourds pour les ménages.)
1kg de riz, soit une journée de repas pour une famille de 4 personnes, revient à 700 ariary, soit 0,25 euros.

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 07:57

 

 

 

Avec 80% de la population active, l’agriculture est le pilier de l’économie à Madagascar. Pourtant, ce secteur est aujourd’hui en danger. La déforestation, la surexploitation des terres, la faible productivité et l’insécurité foncière sont autant de facteurs qui contribuent à la baisse du rendement des sols et menacent la sécurité alimentaire de l’île.

Afin d’enrayer l’appauvrissement des terres, l’Agence Française de développement (AFD) développe l’usage de l’agro-écologie auprès des paysans malgaches avec l’appui du Cirad. Cette technique consiste à protéger les sols par une couverture végétale, supprimant ainsi le labour et limitant le recours aux engrais. Elle permet de restaurer la fertilité de la terre, de limiter l’érosion des bassins versants et de réduire les émissions de gaz carbonique. Le développement de l’agro-écologie est une entreprise de longue haleine.

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 12:19

madagascar_ethnic_76.jpg

1) Merina : «ceux des hauteurs»; d’origine asiatique (indonésienne) assez marquée, ils résident au centre de l’île.

2) Betsileo : «ceux qui sont invincibles»; ils vivent dans la région de Fianarantsoa (centre-est) et sont d’excellents riziculteurs et artisans du bois.

3) Betsimisaraka : «ceux qui ne se séparent pas»; tribu la plus importante vivant le long de la côte est, ils cultivent le café, la girofle et la canne à sucre.

4) Sakalava : «ceux des longues vallées»; ils occupent un territoire très vaste sur toute la côte ouest, du nord jusqu'à Tuléar (à l’ouest).

5) Antaisaka : «ceux qui viennent des Sakalava».

6) Antandroy : «ceux des épines», ils vivent à l’extrémité sud de l’île.

7) Mahafaly : «ceux qui font les tabous», voisins des Antodroys, ce sont des sculpteurs.

8) Vezo : ce sont des pêcheurs de l’Afrique de l’Est installés au sud de l’île.

9) Bara : d’origine bantoue, ils sont souvent éleveurs de zébus.

 10) Antakarana : «ceux de l'ankara : la falaise»; ce sont des pêcheurs et des éleveurs (au nord).

 11) Antemoro : «ceux du littoral», ce sont en grande partie des cultivateurs.

 12) Antaifasy : «ceux qui vivent dans les sables», sur la cote est.

 13) Masikoro : agriculteurs du sud de l’île.

14) Antambahoaka : un groupe du Sud-Est d’origine arabe; ils se disent descendants de Raminia, un personnage parti de la Mecque vers le Xe ou le XIe siècle.

 

 15) Tsimihety : «ceux qui ne se coupent pas les cheveux», vivant dans le Nord-Ouest, ils sont éleveurs et riziculteurs.

 

 16) Tanala : «ceux qui vivent dans la forêt», vivent sur les falaises de la côte Est, dans la forêt; ils détiennent un grand savoir sur les plantes médicinales.

 

 17) Bezanozano : «ceux aux nombreuses petites tresses», ce sont des forestiers de la côte Est.

 

 18) Sihanaka : «ceux qui errent dans les marais», ils habitent dans la région du lac Alaotra, agriculteurs (nord-est).

Les principales communautés des plateaux sont les Merina, qui représentent le quart de la population (25 %), et leurs cousins les Betsileo (12 %). Les membres de ces deux groupes descendent essentiellement d'immigrants venus de Malaisie et d'Indonésie, qui colonisèrent Madagascar il y a environ 2000 ans. Les régions côtières sont habitées surtout par des populations métissées de Malais, d'Indonésiens, de Noirs africains et d'Arabes; parmi ces groupes, citons les Betsimisaraka (10,9 %), les Sakalava (6 %), les Antaisaka (5 %), les Antandoy, les Mahafaly et les Vezo.

 

 

L'île de Madagascar: une des premières cartes de l'île.

carte-1747-mada.jpg

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27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 14:03

Commémoration des 50 ans d’indépendance de Madagascar.

(par http://reflexiums.wordpress.com/author/achille52/  il y a beaucoup d'autres sujet abordés par cette personne de nationalité malgache sur son blog ).

La fête des 50 ans de l’indépendance bat son plein à Madagascar… enfin, à ce qu’il parait. La HAT veut nous faire croire que tout va dans le meilleur des mondes, et que chacun sourit à cette commémoration. Oui, je préfère utiliser le mot commémoration plutôt que célébration puisqu’on a assisté à l’enterrement de l’indépendance ces derniers mois, et ce n’est pas fini. On nous dit qu’une ère nouvelle va commencer, et je suis d’accord, une ère où ce ne sera jamais plus le peuple qui décide de ce qui se passe, mais quelques nullités en costard dont le seul niveau d’instruction est d’avoir écouter un album de David Guetta.

Pourtant, on peinturlure à tout va, on fait de grandes opérations de nettoyages dans les rues, et on arrange joliment les plantes pour plaire aux touristes. Mais on oublie que les plus grosses ordures sont dans la politique, et qu’ils amassent des immondices chaque jour. La Hatatite que j’avais évoqué et qui atteint toutes les écrevisses possède une caractéristique unique… Elle gonfle la panse de tous ceux qui en sont la victime. Il est vrai que manger tous les jours dans les plus grands restaurants, profiter des meilleurs hôtels pour des négociations inexistantes peut donner une grande indigestion aux plus grands des militaires !

Les marchands emplissent toutes les rues, et même par cette période de crise, ils trouvent des acheteurs. Mais je vois qu’on célèbre cette fête juste parce que ce sont les conventions, et qu’on serait mal vu si on ne participe pas aux feux d’artifice à Anosy. On nous promet de telles fêtes qu’ils bloquent une grande partie d’Anosy ce qui génère des embouteillages monstres et cela n’arrange pas une circulation routière qui est à l’image du pays…Chaotique !! Je remarque une chose étrange, les embouteillages sont pire à chaque fois qu’il y a des agents de circulation… On se demande ce qu’ils apprennent dans leur Police Academy ?? A boire comme des pochards et à taxer les automobilistes qui n’ont rien fait ? Pour les étrangers qui ne connaissent pas nos coutumes routières, je leur conseille de mettre un billet de 1000ar dans leur permis de conduire, car c’est le seul papier en règle que connaissent ces abrutis en uniforme.

On a invité de nombreuses stars étrangères, mais c’est normal vu que c’est une nouvelle ère qui commence… Ndimby accuse la faillite des élites, mais ce ne sont pas les seuls responsables. Le peuple a toujours été des moutons à l’abattoir, aussi on ne peut pas demander à des mafieux en costard d’être honnête. L’accession au pouvoir donne une telle impression de puissance que très peu d’homme pourrait éviter de devenir des dictateurs. On le voit même dans d’autres pays, où des présidents parfaitement honnêtes s’accrochent au pouvoir comme un morpion au cul. Ils utilisent tous les artifices possibles pour ne pas décoller de leur chaise, et ils y arrivent la plupart du temps.  La majorité des malgaches jugent l’expérience d’un homme politique par les critères suivants : Une grosse fortune et un beau visage. Le reste n’est que de la pacotille, car la majorité ne rêve que de fortune et de gloire, et les aspirations idéologiques ne servent qu’à écrire de fausses constitutions pour donner un semblant de légitimité.

Prenez Andry Rajoelina, par exemple, regardez son comportement, son physique et sa réussite professionnelle (sic). On voit que ce sont les seuls qualités qu’il possède, mais c’est sa famille entière qui est une communication marketing. Une jolie femme qui se préoccupe des pauvres est le meilleur des diplômes dans notre monde (Propagande électorale avant l’heure). En fait, c’est en essayant d’être honnête qu’on paraitra le plus suspect tellement les politiciens ont renversés la situation. Même pendant l’ère de Ravalomanana ou Ratsiraka, je n’ai jamais vraiment célébré cette fête parce que nous n’avons jamais été indépendants. Nous sommes toujours sous perfusion des aides internationales, et quand on voit par exemple ce qui se passe à Maurice, on se dit que Madagascar mérite le synonyme de Gâchis ! Il est vrai que les pays ne se ressemblent pas, mais je pense qu’on peut faire de bonnes choses si on a un bon système. Tous les pays de l’Océan Indien se développent à des degrés divers, mais nous, on court toujours à reculons.

Toutefois, je serais allé au concert si Céline Dion était venue, mais au lieu, on aura droit à des artistes tellement médiocres dans leurs propres pays qu’on n’ena  jamais entendu parler.  On aurait tous chanté  » My heart will go on  » avec cette chère Céline parce que cette chanson du Titanic est la plus adaptée à ce qui arrive dans ce pays. On a trahi chaque ligne de l’hymne national et on voudrait nous faire croire qu’on est indépendants depuis 50 ans !! Quelle bonne blague !!

Mon programme est tout tracé pour le 26 juin… Je vais acheter des macarons et des chips, et je vais regarder tranquillement le premier match du second tour de la Coupe du Monde, et quant à vous, vous n’avez qu’à faire de zolis photos du feu d’artifice et du spectacle d’eau qui a couté tellement cher qu’on a dû vendre la démocratie de Madagascar !!

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