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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 13:16
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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 19:18

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Le puits et la pompe à pied dans la cour de l'hôpital. La pompe à pied est hors service.

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 Début des travaux sur le puits de l'hôpital.

 

 

DSC08898La borne-fontaine de l'hôpital, hors d'usage.

 

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La suite des travaux et l'inauguration sera en ligne début novembre.

 

 

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 Etat des matelas à la maternité de l'hôpital.

 

 

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Fabrication des housses de protection pour les matelas neufs.DSC08934.JPG

Livraison des matelas neufs et de leur housse.

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 21:36

 27 avril 2011   http://terangaweb.com/terangaweb_new/?p=1791#

Développement, Langues locales

Roger Dehaybe est un homme de culture et un haut diplomate de nationalité belge. Il a présidé le « Comité de réflexion pour le renforcement de la Francophonie » dont les conclusions ont fourni la base du nouveau cadre institutionnel de la Francophonie.

De 1999 à 2005, Roger Dehaybe était l’administrateur générale de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF). C’’est donc un homme du sérail longtemps au cœur de l’action de la francophonie qui nous livre son regard sur cette organisation et sur cet espace international.

 

Bonjour M. Dehaybe. Vous avez piloté la réforme de la francophonie. Quel rôle peut jouer cet espace de coopération dans les relations internationales ?

 

Il faut d’abord dire qu’est ce que c’était que la francophonie avant et qu’est ce qu’elle est devenue aujourd’hui. La francophonie telle qu’elle a été imaginée dans les années 1960 était pour beaucoup un instrument néocolonial, mais qui, en quelque sorte, a bien tourné. Plusieurs avaient une vision nostalgique et espéraient que, grâce à la langue française, les gens garderaient un même système de pensée. Mais à côté, heureusement, des personnalités ont développé une réflexion plus politique et plus élaborée. Je pense surtout à Senghor et Césaire. Dans les années 1930, des africains, des antillais, des afro-américains, développent, à Paris, une réflexion sur leur identité. C’est de cette réflexion que naitra le concept de « négritude »: nous les Nègres sommes porteurs de culture, de valeurs, et entendons apporter notre pierre à l’édifice de la culture mondiale. Ainsi, ils étaient dans une démarche de refus du modèle culturel dominant européen. Quand Senghor devient chef d’Etat, il milite pour créer une francophonie qui soit un espace à l’intérieur duquel des cultures différentes pourront communiquer grâce à une même langue en commun. Ainsi, quand je parle de ma culture à des Vietnamiens qui me parlent des leurs, grâce à « la langue de partage » on parvient à communiquer, et dans cette démarche, nous renforçons nos spécificités. Dans cet esprit, la francophonie est sans doute la seule organisation internationale qui se propose de développer et de renforcer les différences appréhendées comme une valeur ! Alors que l’UE veut supprimer tout ce qui est différent entre les Européens, la francophonie, elle, est un espace qui veut permettre à chaque culture et à chaque peuple de s’affirmer comme différent de l’autre. C’est assez paradoxal : grâce à une langue de communication internationale, on donne la possibilité à des cultures de s’affirmer et de se renforcer.

A ce propos, il y a un concept avec lequel je ne suis pas d’accord : c’est le terme de « culture francophone ». C’est un contresens. Comme de dire par exemple que la langue française est la « langue des droits de l’homme » : au XII° siècle, les Mandingues avait déjà fait leur propre charte des droits de l’homme.

Toutes ces affirmations, ce sont les séquelles de la francophonie des années 1960. Heureusement, elle n’a pas duré longtemps, c’est celle de Senghor qui a gagné.

 

De manière plus particulière, en quoi la francophonie peut participer au développement de l’Afrique ?

 

On peut utiliser la langue française comme un outil de développement. Il y a eu une mauvaise lecture de la francophonie qui a longtemps considéré que sa seule finalité c’était la langue française en soi. La langue française est un outil, non un objectif. Quand nous nous battons pour maintenir le français dans l’UE et à l’ONU, c’est pour que les pays francophones ne soient pas marginalisés diplomatiquement, donc on protège des intérêts stratégiques. La défense de la langue française c’est aussi un moyen pour que les pays du Sud francophones puissent garder toute leur place dans les organisations internationales et continuent à se faire entendre sur la scène internationale. En tant qu’outil de communication, d’échanges, le français est un facteur de développement pour les populations qui le partagent. Ainsi, par exemple dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Aujourd’hui, 5% des pages internet au niveau mondial sont en français, alors que les francophones représentent 2% de la population mondiale. Les francophones ont donc une visibilité plus forte que leur place réelle.

 

 Est-ce que la francophonie ne se construit pas à l’encontre des cultures des pays qui en font partie ?

 

Dans toute organisation internationale, vous avez un problème de rapport de forces : la francophonie est principalement portée par la France. La première image qu’on en a, c’est celle de la puissance de la France. Ce n’est pas une critique que je porte, c’est un constat : tous les pays utilisent une organisation internationale pour faire avancer leur propre agenda. Je ne reproche pas à la France de peser sur la francophonie, mais il appartient aux non-Français de faire en sorte que ce rapport de forces reste équilibré. J’aimerai prolonger votre question sur un aspect qui me tient particulièrement à cœur, la question de l’éducation. A mes yeux, une des raisons de l’échec des politiques d’éducation dans les pays francophones, c’est le fait qu’on alphabétise en français. 95% des enfants en Amérique latine sont alphabétisés dans leur langue maternelle, 70% en Asie et 13% seulement en Afrique francophone.

Tout le système francophone d’éducation est resté sur le modèle néocolonial qui ignore les langues locales. Pour l’enfant européen, sa formation c’est : l’école, la famille, la télévision, internet. En Afrique : l’enfant n’a pas internet, la télévision par intermittence, il lui reste l’école, mais il n’a pas la famille, car quand il rentre de l’école, ses grands-parents ne savent pas lire des livres écrits dans une autre langue.

Cessons de croire ou de dire que tous les citoyens des pays francophones connaissent le français. Le dernier et passionnant rapport sur l’état de la langue française réalisé par l’OIF est éclairant : ainsi, par exemple, ce rapport donne pour le Niger, pays fondateur de la Francophonie (Traité de Niamey) le chiffre de 12% de francophones !

 On perd l’impact de l’éducation familiale dans la formation scolaire des enfants.

L’enfant africain est le seul enfant du monde qui n’a pas la possibilité d’apprendre avec ses grands-parents. Il existe pourtant une solution alternative : la pédagogie convergente. Les premières années de l’école, on apprend à l’enfant à lire et écrire dans sa langue maternelle, et c’est seulement à partir de l’équivalent du CE1 qu’on lui apprend la langue française. Les expériences pilotes ont prouvé que l’enfant qui a appris le français de cette manière, le connait mieux que les autres : on a un taux de réussite du primaire au secondaire supérieur à celui de la pédagogie traditionnelle. En plus, la pédagogie convergente est moins chère que la pédagogie traditionnelle.

Cette approche, qui est celle de l’Amérique latine, de l’Asie, n’est pas mise en œuvre en Afrique francophone si ce n’est de manière extrêmement limitée (expérimental !). Il y a plusieurs raisons à cela. Le français reste pour tous ces pays la langue de l’unité nationale et territoriale. Si on doit prendre en compte les langues maternelles des uns et des autres, il va falloir faire une politique de décentralisation, alors que le français est la langue de la centralisation. Deuxièmement, il n’y a pas de marché pour les manuels scolaires dans les différentes langues africaines, notamment celles qui concernent des communautés réduites. Les parents ont aussi des complexes par rapport aux langues ethniques, ils préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles classiques. Dans ces cas de figure, la langue française s’oppose en effet aux langues et aux cultures locales, et il y a beaucoup de complices à cet état de fait. Il faut faire attention à ce que le français ne serve pas une politique de répression des cultures et des langues des différents pays. On ne prend pas assez garde à cela.

Propos recueillis par Marwa Belghazi et Emmanuel Leroueil

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 06:28

RFI: extrait.

Marie-Michèle Razafintsalama, éditrice, membre de l’association des éditeurs de Madagascar
(04:56)
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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 06:42

Cette méthode est simple et efficace et pourtant très peu mise en application.... pourquoi donc tant d'inertie lorsqu'il s'agit de changer d'habitude pour un meilleur bien-être et tant de précipitations et de  folies pour tout autre chose nuisible à l'homme ou à la planète...?

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 17:36

photo-Mada-pangalanes-comp.jpg

Transport de marchandises sur le canal des Pangalanes.

 

photo-Mada-Tana-comp.jpg

Tana, ville basse, quartier des ministères

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 11:12

Voici le petit journal de l'association que nous éditons chaque fin d'année pour vous relater les événements principaux de ces 12 mois passés.

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 19:59

Article paru dans AFRISCOPE

http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9813

  

"L'édition malgache a un bel avenir devant elle si elle s'en donne les moyens"

 Entretien de Christophe Cassiau-Haurie avec Marie-Michèle Razafintsalma

 

Le marché du livre est souvent présenté comme sinistré sur le continent africain. En dehors du marché scolaire, le livre est considéré comme un luxe et se vend mal. Pourtant, il existe des éditeurs qui se battent pour faire vivre leurs productions et tenter de survivre dans un contexte économique défavorable. Face aux difficultés structurelles qu'ils rencontrent, ils sont souvent obligés de rivaliser d'ingéniosité.

 

Marie Michèle Razafintsalma, responsable des éditions Prediff - jeunes malgaches revient sur son (courageux) parcours, après 6 années d'activités. Quand la foi soulève des montagnes…

 

 Pouvez-vous nous parler des titres que vous avez dans votre catalogue ?

Nos livres sont spécialisés jeunesse. Nous publions en malgache, en bilingue français/malgache et en français. Nous essayons de réveiller les contes traditionnels ignorés des enfants d'aujourd'hui puisque les anciens livres n'existent plus et beaucoup de contes n'ont jamais été édités. Nous publions aussi des histoires contemporaines qui concernent les enfants d'aujourd'hui. Nous utilisons des illustrations typiquement malgaches pour que les enfants se reconnaissent dans ce qu'ils lisent, et toujours en couleur pour les attirer.

  

Quel est votre bilan en matière de diffusion ?

Après quatre ans d'activité, la maison d'édition enregistre des résultats très positifs. La première année a été très dure, car il fallait créer plusieurs réseaux de diffusion, étant donné qu'il n'y a pas de distributeur de livres à Madagascar. La diffusion par le réseau des libraires est très faible, car il est très difficile de travailler avec les librairies en province. Actuellement, nous travaillons de plus en plus avec les associations internationales et locales et nos livres commencent à être bien connus. Nous travaillons aussi avec l'Unicef qui achète régulièrement des livres pour la petite enfance et le primaire. Nos livres sont en vente dans quelques librairies à l'extérieur et avec les achats directs via notre site web, nos chiffres en export montent d'année en année. L'Allliance Internationale des Editeurs Indépendants distribue aussi nos livres en France.

  

Quel est votre titre le plus populaire ?

Le meilleur titre est notre première publication, "Maria Vakansy any Alaotra". C'est une histoire contemporaine courte, en malgache et bien illustrée en couleur. Il est le plus diffusé actuellement et les enfants aiment bien le lire. Beaucoup d'enfants se reconnaissent dans ce livre et des émotions fortes se ressentent à chaque rencontre avec les classes. Il a été sélectionné par le Ministère de l'Education Nationale en 2007, pour la mise en place d'une bibliothèque minimale dans toutes les écoles malgaches, publiques et privées. L'Unicef l'avait aussi commandé pour leur programme. Il est aussi dans 240 bibliothèques rurales. Nous en sommes à sa 4è édition actuellement.

  

Pouvez vous développer la philosophie du projet Bobiko ?

Le Projet Bokiko était un projet initié en 2006 regroupant des éditeurs malgaches, la diaspora malgache en France et des associations partenaires en France, visant à relancer l'édition et la lecture à Madagascar. Un titre est paru en 2007, "les mésaventures de Milaloza", publié par notre maison d'édition et deux autres titres sont parus en 2008, dont un publié par notre maison d'édition "Soza le pêcheur".

 

Cela part de quel constat ?

La relance de l'édition part du constat que, si en 1982 (Mémoire de maîtrise de M. José D.Y. Rambinintsoa, 1986), le nombre de titres parus à Madagascar était de 1.549, on devrait retrouver sur le marché 5.000 titres actuellement. Or, il n'en existe que 1.500. Au lieu d'augmenter, l'édition malgache a fortement régressé. Dans cette relance, la diaspora malgache à l'extérieur pourrait être un atout important comme partenaire, consommateur et porteur de message auprès des associations et collectivités travaillant avec Madagascar.

  

Pourquoi, la littérature pour la jeunesse a-t-elle autant de mal à se développer à Madagascar ?

La littérature jeunesse a bien du mal à se développer à Madagascar parce que le livre de lecture n'a jamais été inclus dans la politique éducative du Ministère de l'Education Nationale jusqu'à maintenant. Il en est de même pour la lecture publique. Les éditeurs de la place se sont donc cantonnés à publier des manuels scolaires et les rares classiques recommandés par les professeurs pour les secondaires. Il ne reste que les associations qui ont un petit budget d'achat de livres pour leur programme et les rares lecteurs des librairies pour consommer la littérature jeunesse. Le malgache n'a plus l'habitude de la lecture et cela aggrave aussi la situation. La mauvaise expérience de la malgachisation dans les années 70 a beaucoup nuit aussi aux livres en malgache. Les gens n'aiment plus lire en malgache car cela dévalorise. Les parents empêchent carrément leurs enfants de lire en malgache. La vente des livres en malgache a chuté considérablement par rapport aux livres en français. Or, paradoxalement, nous constatons que très peu d'auteurs pour la jeunesse écrivent en français. Comme la publication locale était insuffisante, les libraires avaient importé massivement avant 2002 et les malgaches ne consommaient pas les livres édités localement généralement pas très présentables esthétiquement. Les éditeurs locaux hésitent à passer à la couleur de peur d'augmenter le prix du livre et de ne plus trouver acheteur. Le flou au niveau de la politique linguistique a freiné aussi les publications, car les éditeurs ne savent pas trop dans quelle langue éditer. Notre maison d'édition est parmi les maisons qui ont initié les livres en bilingue. Cela permet de toucher toutes les couches sociales et nous constatons une nette augmentation des ventes sur ces livres. Pour se développer, le livre malgache doit être aidé par l'Etat. Or, il n'y a aucune forme de soutien à la promotion du livre au Ministère de la Culture.

  

Vous semblez être très remontée contre les dons de livres ?

Oui cela désorganise totalement la chaîne puisque les auteurs ne sont pas publiés, les livres ne sont pas consommés et les éditeurs ne peuvent pas éditer, les libraires ne vendent pas assez puisque les gens n'achètent plus. Lors de l'étude que j'ai effectuée en 2007, les gens disaient même qu'ils n'achètent pas parce qu'ils pensent que le livre ne s'achète pas, à force de recevoir des dons. Enfin, les livres inadaptés dissuadent les lecteurs potentiels de fréquenter les bibliothèques. Le don est un fléau qu'il faut éradiquer dans les pays du Sud. Mais heureusement, on a beaucoup avancé avec les plaidoyers qu'on a faits avec l'Alliance Internationale des Editeurs Indépendants.

 

 

Votre parcours professionnel comme éditrice en particulier ? Comment financez vous les sorties de vos ouvrages ?

Je n'ai pas eu de formation spécifique à l'édition. L'édition était mon premier projet quand j'ai décidé de créer la société en 1995, mais la période n'était pas favorable en ce temps-là, absence d'imprimerie performante, problème d'importation de matière première et j'ai ouvert une librairie au lieu de faire de l'édition. J'ai par la suite essayé de m'introduire dans le milieu de l'édition malgache et tenté de me rapprocher des professionnels du livre en France, par l'intermédiaire de mes relations dans le milieu de la librairie . J'ai décidé de démarrer l'édition en octobre 2004, après la dépréciation de la monnaie. J'avais compris alors que l'importation de livres ne pourrait plus être rentable. L'édition a été montée pour sauver la librairie. J'ai publié le premier livre en mars 2005.

 

Entre-temps, j'ai monté des projets de formation pour me professionnaliser et j'ai aussi demandé des subventions au Service Culturel français de l'Ambassade de France à Antananarivo pour suivre des rencontres professionnelles et participer à des salons spécialisés en France. Parallèlement, je me suis aussi mise à faire une étude sur la situation de l'édition malgache. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait si peu d'édition après une quarantaine d'années. Parmi les blocages au développement du livre figuraient le monopole des manuels scolaires par l'Etat et l'importation massive de dons de livres. Les manuels scolaires étaient financés par les bailleurs de fonds et constituaient un fonds considérable que l'Etat ne voulait pas partager avec les professionnels locaux. La lecture était son dernier souci et il laissait les associations étrangères s'en occuper.

 

Une anarchie s'est installée. Les associations pouvaient donner ce qu'elles voulaient dans les écoles, personne ne surveillait. Les bibliothécaires voyaient que les livres ne correspondaient pas au besoin, mais ils ne pouvaient rien dire et ne refusaient pas non plus les dons. Les bibliothèques étaient devenues des lieux de punition pour les cancres ou juste des lieux pour garder les enfants. Les livres pourrissaient dans les étagères ou quelques fois dans les cartons quand il n'y a pas d'étagère pour les ranger. Les maires des Communes applaudissaient quand une association venait faire des dons, sans se préoccuper si cela répondait vraiment au besoin de la population et les donateurs s'enorgueillissaient d'avoir fait une bonne action.

 

L'édition locale n'avait pas le soutien des libraires puisque les livres n'étaient pas attrayants esthétiquement. De plus, leur prix et leur nombre en terme de titres étant faibles, elle ne pouvait rentabiliser à elle seule la librairie. Avec la dépréciation de la monnaie et afin de permettre la survie des librairies, il fallait donc réagir et faire en sorte de relancer l'édition malgache, sinon toute la chaîne courrait à sa perte. Les débuts de l'édition ont été très durs car il fallait financer seule la première parution. J'ai eu le soutien de mon imprimeur, soutien que j'ai toujours jusqu'à maintenant, qui me donnait une bonne marge pour payer ma facture. J'essayais de chercher des pré-achats avant chaque sortie de livres, pour assurer une partie des ventes. J'ai aussi obtenu une subvention pour l'édition d'un livre de la part du Service culturel français.

 

Au sujet de votre activité de libraire, pouvez-vous nous en dire plus ?

Ma librairie était spécialisée professionnelle et universitaire au départ. Pour cela, nous n'avions fait que de l'importation puisque ce genre de livres n'est pas édité à Madagascar. C'était une niche très intéressante que les libraires de la place n'avaient pas exploitée. Tout a bien marché jusqu'en 2002 où il a fallu revoir notre stratégie. J'ai commencé à penser à faire de l'édition locale et ai approché des projets ou associations qui finançaient des bibliothèques. C'était aussi une niche que personne n'avait exploitée et j'ai pu avoir beaucoup de parts de marché puisqu'il y avait de réels besoins en livres locaux. J'ai aussi constaté qu'il y avait des besoins en livres pour la jeunesse et qu'il n'y en avait pas assez sur place. J'ai alors décidé de monter ma maison d'édition malgré les difficultés financières que traversaient la société. Je peux dire que l'édition a sauvé ma librairie et que l'édition malgache a un bel avenir devant elle si elle se donne les moyens.

 

Vous montez également des co-éditions avec les ivoiriens de Eburnie et les béninois de Ruisseaux d'Afrique ?

La coédition avec Ruisseaux d'Afrique et Eburnie est une initiative de l'Alliance Internationale des Editeurs Indépendants. L'Alliance soutient et encourage la coédition pour le partage des coûts et l'amélioration de la diffusion du livre dans le monde. Ruisseaux d'Afrique, l'éditeur leader a travaillé sur une maquette et l'a proposée aux éditeurs lors des Assises des Editeurs Indépendants à Paris en juillet 2007. Ceux qui sont intéressés commandent une quantité. L'éditeur leader dresse le compte d'exploitation du projet et quand les autres valident, il s'occupe de l'impression et de l'acheminement des livres vers les autres co-éditeurs. Après étude du contenu des livres qu'ils avaient proposés, nous avons retenu trois titres que nous avons commandés à 200 exemplaires chacun. Nous payons donc les frais se rapportant à notre commande. Ces livres font partie de la Collection Le Serin, édités en français, et ont été tirés à 3.000 exemplaires par titre. Nous avons reçu nos exemplaires en décembre 2007. Pour la commercialisation, il y a une répartition des zones et notre maison s'occupe de la zone Océan Indien. Nous avons commandé une faible quantité, car nous ne savons pas du tout si les livres allaient se vendre ou pas. Nous avons constaté qu'ils se vendent très bien et nous allons d'ailleurs en recommander.

 

Comment s'est déroulée l'année 2009, votre activité a-t-elle subi la crise ?

L'année 2009 a été un cauchemar. Nous avons suspendu les projets d'édition parce que nous ne savions pas du tout ce que le pays allait devenir. Les associations avec lesquelles on travaille ne pouvaient plus travailler. C'était dangereux d'aller en brousse. Il y avait des pillages partout. Heureusement, ils ont pu recommencer à travailler dans la deuxième partie de l'année et nous avons eu quelques commandes.

 

Entre-temps, nous avons aussi été approchés par une association française qui s'appelle OLPC France, issu du projet américain One Laptop Per Child (Un ordinateur, un enfant) qui vise à réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud et notre livre "Maria Vakansy any Alaotra" a été adapté en version numérique et introduit dans les ordinateurs qui sont utilisés par des enfants malgaches dans l'île Nosy Komba dans la région de Nosy Be

 

Nous avons aussi eu un nouveau partenaire, la Commune Saint-Georges de Reintembault, une petite commune du côté de Rennes, qui nous a repéré grâce à notre site web. Ils financent la fournitures de livres pour 24 écoles primaires et une bibliothèque communale dans la région Alaotra Mangoro. C'est nous qui fournissons les livres. Grâce à ce partenariat, nous allons sortir cinq planches pédagogiques murales pour les écoles.

 

Nous avons crée cette année une collection pour adolescent en français, Ado poche, pour donner des supports à lire aux jeunes et un premier titre est sorti à l'occasion du salon du livre jeunesse de l'océan Indien à l'île de La Réunion, "Antalaha, le 26 juin 1960", de Cyprienne Toazara, que j'ai commandé pour la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de Madagascar.

 

Avec cette collection, nous allons monter un programme de rencontres d'auteur dans cinq lycées de la capitale, avec le soutien du Service culturel français. Cyprienne Toazara et Johary Ravaloson participeront à ce programme. Depuis cette année, nos livres sont en vente à la librairie Regard kafé à Mayotte aussi depuis le mois d'octobre et à la librairie Gérard à Saint-Denis de la Réunion.

 

Enfin, pendant l'année scolaire 2009/2010, avec le partenariat avec l'association Touraine Madagascar, nous avons aussi monté des rencontres dans cinq écoles primaires publiques avec 5 auteurs et nous avons monté une malle de 6 livres qui restait un mois dans chaque école, toujours pour encourager la lecture. Les rencontres se faisaient en malgache et le bilan est très positif.

 

Nous préparons en ce moment la suite de ce programme avec les éditions Tsipika qui prendra le relais pour l'organisation des rencontres. Côté promotion, grâce au partenariat avec l'association La Réunion des Livres de La Réunion, nos livres ont été présents cette année sur le Festival Etonnants voyageurs et le salon du livre d'Ouessant. Avec ces actions de promotion, nous sentons une petite relance et nous espérons que cela va continuer en 2011.

Et puis, il y a aussi la création de l'Association des Editeurs de Madagascar (AEdiM) en mars dernier- présidé par les éditions Tsipika - avec laquelle nous avons encore sollicité le Ministère de l'éducation Nationale pour faire passer l'édition scolaire entre les mains des éditeurs malgaches mais je crois que ce ne sera pas encore pour cette année. Beaucoup d'initiatives sont encore possibles. A titre personnel, depuis mars 2010, j'ai été élu pour deux ans Présidente de l'association Afrilivres, qui regroupe une trentaine d'éditeurs africains francophones, et je mets beaucoup d'espoir dans cette nomination pour améliorer la visibilité de l'édition malgache au côté de l'édition africaine.

 

Vous ne vous découragez jamais ?

Notre bureau a été cambriolé trois fois aussi l'année dernière et on a perdu des livres. C'est difficile de travailler dans un contexte pareil mais nous n'avons pas le droit de baisser les bras. Nous devons encore faire beaucoup pour les enfants, surtout ceux qui sont dans les zones reculées. J'ai eu l'occasion de visiter une école en pleine forêt pendant les vacances (après 2h de marche depuis l'hôtel où nous étions) et il n'y avait que 8 livres scolaires pour 200 élèves (2) des livres subventionnés par l'Etat en 2003. Les enfants n'ont jamais vu de livres de lecture de leur vie. Des livres scolaires ont été faits en 2005, 2007 et 2008 mais ils ne les ont pas eu. Le Ministère a acheté 20 livres de lecture en 2008 afin de créer une bibliothèque minimale dans toutes les écoles de Madagascar... Où sont passés ces livres ? Généralement, ils restent dans les bureaux des Circonscriptions scolaires de la région et n'atteignent jamais les écoles. 80% des écoles publiques sont dans ce cas. Quelques fois, les livres arrivent un an après leur parution. Nous devons chercher les moyens de donner les mêmes chances à tous les enfants !

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 07:37
encore un texte très instructif:
Instructions de Gallieni pour la pacification de Madagascar

« Le meilleur moyen pour arriver à la pacification dans notre nouvelle et immense colonie de Madagascar, avec les ressources restreintes dont nous disposons, est d’employer l’action combinée de la force et de la politique. Il faut nous rappeler que, dans les luttes coloniales que nous impose trop souvent, malheureusement, l’insoumission des populations, nous ne devons détruire qu’à la dernière extrémité, et, dans ce cas encore, ne ruiner que pour mieux bâtir. Toujours, nous devons ménager le pays et ses habitants, puisque celui-là est destiné à recevoir nos entreprises de colonisation futures, et que ceux-ci seront nos principaux agents et collaborateurs pour mener à bien ces entreprises. Chaque fois que les incidents de guerre obligent l’un de nos officiers coloniaux à agir contre un village ou un centre habité, il ne doit pas perdre de vue que son premier soin, la soumission des habitants obtenue, sera de reconstruire le village, d’y créer immédiatement un marché et d’y établir une école. Il doit donc éviter avec le plus grand soin toute destruction inutile.

« Action politique. L’action politique est de beaucoup la plus importante ; elle tire sa plus grande force de la connaissance du pays et de ses habitants ; c’est à ce but que doivent tendre les premiers efforts de tout commandement territorial. C’est l’étude des races qui occupent une région, qui détermine l’organisation politique à lui donner, les moyens à employer pour sa pacification. Un officier qui a réussi à dresser une carte ethnographique suffisamment exacte du territoire qu’il commande est bien près d’en avoir obtenu la pacification complète, suivie bientôt de l’organisation qui lui conviendra le mieux.

« Toute agglomération d’individus, race, peuple, tribu ou famille, représente une somme d’intérêts communs ou opposés. S’il y a des mœurs et des coutumes à respecter, il y a aussi des haines et des rivalités qu’il faut savoir démêler et utiliser à notre profit, en les opposant les unes aux autres, en nous appuyant sur les unes pour mieux vaincre les secondes. [...]

Action économique. Au fur et à mesure que la pacification s’affirme, le pays se cultive, les marchés rouvrent, le commerce reprend. Le rôle du soldat passe au second plan, celui de l’administrateur commence. Il faut d’une part, étudier et satisfaire les besoins sociaux des populations soumises ; favoriser, d’autre part, l’extension de la colonisation qui va mettre en valeur les richesses naturelles du sol, ouvrir des débouchés au commerce européen.

« Ce sont là, semble-t-il, les deux conditions essentielles du développement économique d’une colonie : elles ne sont nullement contradictoires. L’indigène, en général, n’a que fort peu de besoins. Il vit dans un état voisin de la misère, qu’il est humain de chercher à améliorer ; mais, le nouveau mode d’existence que nous lui ferons adopter, en créant chez lui des besoins qu’il n’avait pas, nécessitera de sa part des ressources qu’il n’a pas davantage et qu’il lui faudra trouver ailleurs.

« Il faudra donc qu’il surmonte sa paresse et se mette résolument au travail, soit en faisant revivre des industries languissantes, celles de la banane et de la soie par exemple, soit en augmentant ses cultures et en adoptant pour elles des méthodes plus productives, soit en prêtant aux colons européens le concours de sa main-d’œuvre.

« Il rentre dans le rôle de nos commandants territoriaux de créer des écoles professionnelles, où l’indigène se perfectionnera dans son métier, par l’étude et l’application des moyens que la science et l’expérience nous ont acquis ; d’installer des fermes-modèles, où il viendra se rendre compte des procédés de culture féconds que nous employons et qu’il ignore ; d’encourager la reprise des industries nationales en facilitant l’établissement des premières fabriques qui s’organiseront et en les subventionnant au besoin ; de créer des marchés, francs de tous droits d’abord, et qui ne seront imposés que dans la suite, très progressivement, etc.

« Il se produira, infailliblement, une augmentation de richesse dans le pays, avec, comme conséquence naturelle, un besoin de bien-être, que le commerce européen saura mettre à profit. Il trouvera, dans les produits nouveaux de l’activité que nous aurons ainsi créée, des articles d’exportation, qui lui manquent un peu aujourd’hui, et, en tout cas, des ressources locales qui lui font absolument défaut. »

 

 

Tout est dit ! mais ça n’a pas marché ! Notre Gallieni aurait il oublié quelque chose ?!!

Liberté, liberté chérie….

Egalité….

Fraternité…. Tient ça me rappelle quelque chose….

 

Merci à la "5" pour les trés beaux documentaires qu'elle présente sur l'Afrique et sur la colonisation. On comprend tout du déchirement du continent africain de nos jours.

 

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 19:34

 

 
 

 

par Sikiratou Ahouansou    de Syfia Sénégal

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syfia , l’Afrique au quotidien  

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Les livres pour enfants restent le parent pauvre de la littérature en Afrique. Un vide à combler pour que les jeunes y découvrent à temps leur environnement et leurs réalités.

Si les enfants africains se mettent tardivement à la lecture, c'est peut-être parce que trop peu de livres sont écrits spécialement pour eux. "La littérature pour enfants et jeunes que nous avons aujourd'hui relève de produits du Nord qui ne prennent pas en compte l'environnement de l'enfant africain", explique Sahite Sarr Samb, directeur du Livre au Sénégal. Les auteurs et illustrateurs africains manquent au rendez-vous au Sénégal et au Bénin, comme ailleurs en Afrique de l'Ouest. En outre, les maisons d'édition africaines, nées pour la plupart dans les années 1990, n'ont pas les moyens financiers ni l'expertise nécessaire. Logiquement, cette lacune de l'édition se retrouve dans les bibliothèques, comme le déplore Sahite Sarr Samb : "Les enfants lisent ce qu'on met à leur disposition". Ainsi, dans l'une des plus grandes bibliothèques de Dakar, celle de l'Institut linguistique français Léopold Sédar Senghor (ex Centre culturel français), sur l'ensemble des livres pour enfants disponibles, un sur dix seulement est écrit par des auteurs africains ou des étrangers ayant séjourné en Afrique. "Les enfants consultent ces livres, mais au bout de quelques mois, il n'y a plus grand-chose à se mettre sous la dent", témoigne Ibrahima Traoré, le responsable de la bibliothèque.

 
Harry Potter entre deux contes africains

Faute de se régaler de textes illustrés qui parlent du continent, beaucoup se contentent d'ouvrages venus d'ailleurs. Issue d'une famille aisée, Arielle, 13 ans, est en 4ème au Cours Sainte-Marie de Hann à Dakar. Elle tient en main Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, le 6e tome de la série de J. K. Rowling. "C'est un cadeau de papa !", lance-t-elle, les yeux brillants et l'air comblé. Bien que passionnée de lecture, Arielle ne se souvient pas avoir lu d'auteur africain destiné aux enfants. "À part les lectures que nous faisons en classe et quelques contes, je n'en vois pas", dit-elle avec gêne. Contrairement à Arielle, Anna-Sophie, élève dans un collège privé de la banlieue dakaroise, dévore les rares livres sénégalais. Même si elle reconnaît que les plus beaux livres illustrés sont écrits par les Toubabs, elle préfère quand même "ces histoires africaines" qu'elle dévore dans les écrits de Fatou N'diaye Sow, une auteure sénégalaise récemment décédée. "C'est plus facile pour moi d'imaginer un village sénégalais dans son livre", affirme cette lectrice en herbe.


"Coller aux réalités africaines"

Dans les rayons des bibliothèques scolaires, les livres africains manquent cruellement. L'école U 26, située aux Parcelles assainies, une autre banlieue dakaroise, dispose de quelques livres d'auteurs africains, mais seuls les instituteurs y ont accès. Pourtant, selon Doudou Sèye, membre de la cellule d'animation pédagogique, les élèves préfèrent de loin les bandes dessinées d'auteurs français. "L'enfant est attiré par les images qui sont plus concrètes pour lui que les textes", explique l'enseignant. Selon certains experts de l'éducation, ce déficit de livres africains pour enfants contribue, chez les jeunes, à la baisse du niveau littéraire et à la méconnaissance de leur environnement. C'est justement pour combler ce déficit que la maquette du livre Des papis pas possibles a été présentée en septembre dernier au Bureau de l'Unesco à Dakar par des auteurs et illustrateurs africains, à l'occasion d'un atelier sur la question. L'un d'eux, Dominique Mwankumi, souligne "qu'il ne s'agit pas simplement de dessiner, mais de raconter une histoire en images pour coller aux réalités africaines".

 

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